SCOOP ! Ce week-end, les mâles parisiens ont pu réaliser l’irréalisable : un de leur fantasme. Et pas des moindres : un lâché de 39 000 femmes pour un concours de t-shirts mouillés géant qui s’est même terminé en bain de boue sur la pelouse du Champs de Mars .
Et oui, ce week-end avait lieu la 19ème édition de La Parisienne sous une pluie diluvienne.
Cette année, je n’étais pas de la partie et avec un brin de regret… Non pas pour le t-shirt mouillé, ni pour les dotations du sac de course pour lesquelles les organisateurs se sont encore surpassés (échantillon de lessive, bon d’achat pour du fromage blanc 0% et 1 culotte T42 pour remplacer la serviette hygiénique de 2014.. Les clichés ont la vie dure !). Un brin de regret parce que c’est là que tout a -presque- commencé pour moi, deux ans plus tôt, sur La Parisienne 2013.
A cette époque, je me présente sur la ligne de départ sans trop savoir ce qui m’attend. Il faut dire que je sors tout juste d’un long néant sportif grâce à quelques footings faits durant l’été. Et d’ailleurs, je me retrouve là un peu par hasard, grâce à ma super Mum qui m’a proposée un dossard suite à un désistement dans son équipe Optic 2000 pour courir au profit de l’association « Les Papillons de Charcot » et encourager les joélettes.
Qui dit joélette dit départ avec les Handisports quelques minutes avant le coup de feu officiel, sous les acclamations des 35 000 participantes qui attendent patiemment leur tour sur le Pont d’Iéna. Les cortèges des associations partent bien disciplinés sur les 1ers mètres mais dès le passage sur la Place de Varsovie je vois des coureuses partir en trombe. « Mmm ok on peut tenter de mettre les gazs alors ? » Allez c’est parti, je m’accroche aux foulées des 1ères. Les rues défilent, le public est là mais étonnamment calme : normal, la course officielle n’a pas encore démarrée…
Je découvre alors la magie de courir avec un dossard épinglé sur la poitrine : tu vas plus vite ! A cette époque ma Garmin 620 n’est pas encore entrée dans ma vie, je cours avec le chrono de mon iphone greffé sur l’avant bras : aucune idée de mon rythme mais je sens que je n’ai jamais autant « forcé ». Je découvre d’ailleurs mon souffle de vache asthmatique en plein effort, celui qui fait que vous ne pouvez pas me louper si vous m’avez dans le dos…
C’est peut-être ça qui fait fuir les 2 coureuses en tête, me permettant ainsi de prendre quelques minutes la 1ère place. Ce sera bien la seule fois de ma vie que je courrais escortée des motos ouvreuses sur une course, privilège habituellement réservé aux Championnes ! Faveur qui sera de courte durée puisque Alissa Mc Kaig, gagnante de l’édition 2013, me doublera comme une flèche au niveau du Quai Branly, suivie de près par d’autres avions de chasse…
Ca n’empêchera pas ma p’tite maman, postée au3ème km pour suivre son équipe Optic 2000, de s’étouffer en voyant arriver sa non-sportive de fille dans le Top 10 du peloton. « Alors Maman, on ne s’emballe pas ! Comment te dire que je suis partie avant les 1ères et que je suis censée être loin derrière…mmmm je te raconte tout ça à l’arrivée ! »
Pas le temps non plus d’expliquer mon cas à Vincent Viet, The coach Champion de La Parisienne, qui me claquera à la volée 5 doigts pour m’encourager, sans trop comprendre comment Clémence, sa collègue nulle en sport côtoyée durant 2 ans, peut se retrouver en tête (et oui, j’ai bossé 2 ans dans la même boîte qu’un champion sans le savoir…).
Les derniers kilomètres qui me séparent de la ligne d’arrivée me semblent interminables, mais c’est sans compter les précieux encouragements du public qui hurlent à tout va les noms sur les dossards qui défilent : « Go Marie ! Isa ! » « Allez Caroooo! ». Je sens tout de même une once d’hésitation sur mon passage : » Vas-y Fa… euh …vas-y ! »comme si je portais mal le « Fatima » inscrit sur mon dossard de blonde…
C’est donc avec un dossard de Fatima, mais dont le N°21869 est rattaché à une certaine Véronique dans les résultats (sinon moi c’est Clémence…) que je passerai la ligne d’arrivée en « fausse » 17ème position avec un « faux » temps de 27’17, ma puce étant trackée à partir du départ officiel…
C’est à cette imposture involontaire que je dois ce chrono de warrior qui ne sera jamais le mien. J’aurais beau écrire à La Parisienne pour rétablir la vérité sur mon temps réel de 32’30 et faire gagner quelques places à toutes les coureuses de la parisienne (désolée !), mon chrono ne bougera pas…
Malgré cette imposture, La Parisienne restera une course particulière : celle qui m’a donnée le goût de la course à pieds. Suivront quelques semaines plus tard le Paris-Versailles, les 20KM de Paris puis mon 1er marathon sur Paris. Comme quoi, 6.7km peuvent en cacher d’autres…
Alors bravo à toutes les Parisiennes qui ont bravé le déluge et foulé le bitume dimanche dernier ! Faites attention, vous risquez d’y prendre goût…
NB : bravo aux accompagnateurs des joélettes… une expérience que j’aimerais tenter sur une course prochaine, surtout après avoir lu le récit du semi de bordeaux en joélettes d’auxangesetc, à lire ici.