Samedi dernier, au Terre de Running de Puteaux :
« Bonjour, je voudrais acheter des Poumons pour ma prochaine course, qu’est ce que vous me conseillez ? »
– J’ai le modèle Kilian Jornet 2010 avec ascencion du Kilimandjaro, très performant ! le 2015 est bien aussi.
« Ok je prends le 2010, ça me suffit ! Et il me faudrait aussi un Mental, vous avez ça ? »
- Ah oui, on a une grosse demande en ce moment… J’ai le Mental Paula Radcliffe, sur Marathon il fait des merveilles.
« On m’a conseillé le Mental Usain Bolt, vous en pensez quoi ? »
- Ah, c’est la Rolls mais vous risquez les effets secondaires : du poil au menton et des cuissots surdéveloppés
« Ok on va rester sur le Mental Paula Radcliffe ! »
- Vous ne voulez pas 1 Record Marathon ? En ce moment vous avez une super promo : 1 RP Békélé acheté le 2ème offert.
« Bon ok…Je vous prends tout ! Il faut ce qu’il faut ! »
Et non, ça ne marche pas comme ça ! Dommage, ça m’aurait arrangé de m’acheter un Mental avant mes prochaines courses…Car ces derniers temps, j’avais plus l’Eye of the Bouledogue que l’Eye of the Tiger : moins de plaisir à courir, zéro endorphine, tours de piste molle du genoux…
Une intrus que je n’avais pas vue venir s’était en fait insidieusement glissée dans mon sac de sport : la Trouille… Trouille d’épingler mon prochain dossard, trouille de ne pas savoir « mieux faire », trouille de ne pas être à la hauteur de ce 2ème Marathon de Paris qui m’attend et d’effacer toute la magie de ma 1ère aventure de Finisher en 2014. Craindre une course… C’est normal Docteur ?
Et jeudi dernier, j’ai vu la lumière…
…Car à défaut de pouvoir m’acheter les poumons de Kilian Jornet, j’ai enfin compris comment faire marcher les miens.
Mon problème à moi, c’est la respiration. C’est ainsi que je me retrouve à chaque fin de course ou séance de fractionné en mode « vache asthmatique » à tenter tant bien que mal de m’oxygéner en plein effort. Jeudi dernier, c’est en courant un bout de séance 10x800m accompagnée de la super coach en chef Marie de runners.fr que j’ai compris un truc : je respire comme un pied.
« Clémence, c’est sur ton expiration que tu dois concentrer tous tes efforts, pas l’inspiration ! Souffle à fond, contracte les abdos, et l’inspiration vient naturellement, sans effort ». Tout miser sur l’expiration : je l’ai pourtant lu et entendu moultes et moultes fois, mais là, ça a fait tilt…Un vrai déclic, mais surtout un gros coup de boost !
Ma niaque is back
Une p’tite victoire : c’est exactement ce qu’il me fallait, à moins de 8 semaines du Marathon ou les choses sérieuses commencent. J’ai retrouvé l’envie de courir de plaisir, de tout faire pour respecter aussi militairement que possible ma prépa pour atteindre – ou pas- mon chrono cible. Si je fais 10 minutes de moins miracle, et 10 minutes de plus tant pis. J’ai simplement l’envie de revivre cette course euphorisante, ce parcours magique, ces encouragements touchants, et cette ultime jouissance de tout lâcher sur les derniers mètres de l’Avenue Foch.
Alors sur les 7 prochaines semaines, on passe en Commando MA-RA-THON : réveils matinaux programmés, 1/2 RTTC posés (Réduction du Temps de Travail pour Courir sa SL sans contrainte), Running Dej calés. Plan d’entraînement sur le frigo, Garmin 620 greffée au poignet gauche et sac de sport au bras droit, on lâche rien !!!
Grosse pensée à tous ceux qui se préparent pour la distance reine et RDV le 12 avril pour croquer la médaille…